Zhang Sanfeng est l’ancêtre fondateur de la boxe Wudang dont procèdent un certain nombre d’arts martiaux internes, dont le taï chi chuan. Il est présenté comme un extraordinaire anachorète, qui voyagea dans tout l’empire avant de s’établir dans les monts Wu Dang. Des plaques commémoratives de ses exploits sont visibles à l’entrée de certains temples (cf. illustration). On peut y déceler la forte impression qu’il fit par son haute élévation d’âme, par son intelligence des situations et de leur transformation, ainsi que par sa puissance quasi magique.
Zhang Sanfeng créa les techniques de combat qui lui sont aujourd’hui attribuées : l’école du cinabre de Wudang, la boxe de l’école interne, certaines formes de taï chi chuan. Parmi ces dernières, on signalera le style originel enseigné par Yang Luchan, le principal artisan de la diffusion du taï chi chuan au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, dont proviennent directement les écoles actuelles.
« Quoi de plus lointain de la boxe européenne et de sa forme de pugilat que ce que l’on rend par boxe chinoise taï chi ? Procédant par enchaînement continu, elle déroule une force non pas simplement musculaire, mais plus intérieure ; dans son mouvement spiralé, elle fait naître la rapidité la plus extrême de la plus extrême lenteur, et maintient la complémentarité et l’harmonie avec l’adversaire, guettant la rupture de son énergie, au lieu de s’opposer d’emblée à lui dans un rapport antagoniste et de l’affronter. » [[François Julien, Thierry Marchaisse, Pensée d’un dehors (La Chine – Entretiens d’extrême Occident, page 51, Seuil, novembre 2000)]]